Quand j'étais petite, j'étais la meilleure de ma classe en maths.
Tout ce qui était tableau, courbe, sinus, sinusoïdes et synapses… tout ça j'étais méga bonne. Et mon père, ça l'impressionnait drôlement!
Du coup, c’est moi qui faisait les comptes de l’exploitation. Sur la toile cirée avec des cruches, je calculais les recettes, les dépenses, les entrées, les sorties, les litres de lait et les quintaux de luzernes, les bocaux de cornichons et les miettes de biscottes.
Plus les additions étaient longues, plus j’avais l’impression de grandir : plus les croix s’ajoutaient plus ça me donnait des centimètres.
Aujourd’hui je me demande si je préfère pas les soustractions, mais le problème c’est que quand on additionne des moins ensemble ça donne des plus !...
Donc, j’ai pas le choix, je suis obligée de continuer à grandir : CQFD !
Voyez, j’ai pas perdu la main !
Quand j'ai essayé d'aider Suzy tout à l'heure, j'ai un peu pensé aux cochons de mon père.