Le matin j’suis fatiguée parce que la nuit j’ai trop rêvé

Labourée comme les blés.

Je sais pas ce que j'ai fait de mon argent.

J'ai rien fait de spécial. Je me suis rien acheté de gros. Mais ça coûte tellement cher rien que le pain qu'est un peu bon, ou le supermarché !

Du coup, j'ai reçu la lettre de la banque, ils veulent que je les emprunte !

Mon père il dit toujours : un crédit, c'est un pansement infecté sur ta pauvreté.

Il la creuse encore au lieu de la soigner ! Si je fais le crédit, j'ai intérêt de pas lui dire ! Il me gronderait.

Mais qu'est ce que je peux faire d'autre ?

Je vais pas m'affamer, c'est pas sain !

Mon père il dit toujours : L'amour, on doit le reconnaître comme un caneton reconnaît sa mère ! J'y arriverai jamais !

Pourquoi les gens ils savent toujours de quoi on parle et pas moi !?

J'en ai marre de passer pour une idiote. Je vais acheter le journal !

Mon père il dit toujours : Quand on a trop de questions en tête, faut pas s'étonner de pas voir les réponses qu'on a sous les yeux.

- Tu peux avoir le diable au corps, quand tu le tires par la queue, t'es toujours qu'un pauvre de l'amour.

- Si on pelote les vaches, c'est bien pour leur piquer leur lait !

- Les copains d'enfance, c'est comme les bouteilles à la cave. Y'a des étiquettes qui sont parties et donc on sait plus.

- On veut toujours plus, c'est naturel. Mais comme on a rien sans rien, pour avoir beaucoup à la fin, vaut mieux pas partir de rien. Forcément !

- C'est dans les potagers qu'on fait les meilleures soupes…

(Ou dans les vieux pots, je sais plus !)

- Les vaches qui vêlent sont toujours plus fatiguées que les brebis qui bêlent.

- Le bon jambon, c'est bon.

- Le grand chêne qui nous fait de l'ombre, y'a bien eu un jour où c'était qu'un gland !

                            C'est pareil avec les gens !

- Faut toujours être aimable avec tout le monde, des fois qu’il y en a un qui t'aime dans le tas.

-Un ami, c’est comme un crédit ! C'est pas pour la vie, c'est pour boire un coup.

- Quand t'écoutes aux portes, faut t'attendre à avoir les oreilles sales.

Le tracteur rouge

Mon père s’est acheté un tracteur rouge comme une Ferrari. A part la vitesse, on pourrait le confondre avec les pompiers.. D’autant qu’il arrête pas de répéter : « Y’a pas le feu, y’a pas le feu ! »